Alors que les Layers 2 (L2) commencent à peine à s’imposer comme des piliers de la scalabilité d’Ethereum, un nouveau concept émerge déjà : les blockchains de Layers 3, ou L3.
Ces infrastructures visent à pousser encore plus loin la personnalisation, la performance et la spécialisation de la blockchain. Mais sont-elles vraiment nécessaires ? Et peuvent-elles changer durablement le paysage Web3 ?
Que sont les Layers 3 ?
Les Layers 3 sont des couches construites au-dessus des blockchains L2, qui sont elles-mêmes posées sur Ethereum. Pour faire simple, imaginez une pile : Ethereum est la base, les L2 viennent dessus pour rendre le réseau plus rapide et moins cher, et les L3 ajoutent une couche encore plus spécialisée pour certains usages bien précis.
Par exemple, une Layer 3 peut être conçue uniquement pour un jeu vidéo, une appli de finance décentralisée ou un projet d’intelligence artificielle. Ces L3 utilisent souvent des technologies déjà existantes comme OP Stack (Optimism) ou ZK Stack (zkSync), ce qui leur permet de fonctionner de façon sécurisée tout en étant très personnalisables.
Quels sont les avantages des L3 ?

Les L3 permettent un niveau de personnalisation très élevé. Un projet peut contrôler entièrement les règles de sa blockchain. Que ce soit les frais de gas, les mécanismes de gouvernance et même l’interopérabilité avec d’autres applications. Cela permet une expérience utilisateur plus fluide, rapide et adaptée à des besoins très spécifiques.
Elles sont aussi un terrain d’expérimentation pour les projets souhaitant se déployer sans avoir à supporter l’ensemble du poids de l’infrastructure blockchain traditionnelle. Leur coût de déploiement est souvent plus bas, et elles peuvent profiter de la sécurité héritée des L2 et de L1.
Quels sont les risques ou limites ?

L’empilement des couches pose une question essentielle : celle de la complexité. Chaque couche supplémentaire introduit des risques de fragmentation, de latence et dépendance à l’écosystème sous-jacent. En conséquence, cela peut se traduire par des expériences moins intuitives pour un utilisateur final.
De plus, certaines voix dans l’écosystème estiment que les L3 ne sont pas toujours nécessaires. Vitalik Buterin, le cofondateur d’Ethereum, a lui-même remis en question l’intérêt des L3 en dehors de cas extrêmement spécifiques.
Qui expérimente déjà avec les L3 ?
Coinbase le fait à travers ses Base Appchains, des blockchains L3 dédiées pouvant être créées par n’importe quel développeur via leur plateforme. Ces Appchains permettent une personnalisation poussée de l’expérience utilisateur et une optimisation du gas.
D’autres acteurs comme zkSync avec les ZK Stack Chains, ou Starknet avec les « L3 rollups », explorent également ces voies. L’idée est de créer des écosystèmes modulaires, adaptés à des besoins toujours plus granulaires.
Une piste prometteuse, mais encore à construire
Les Layers 3 représentent un champ d’exploration encore jeune, mais prometteur. Leur rôle dans l’infrastructure future du Web3 pourrait être déterminant si les projets arrivent à surmonter les défis de complexité et d’adoption.
Dans un contexte où la personnalisation devient un facteur clé, les L3 pourraient bien être l’étape suivante vers une blockchain plus accessible, plus performante et plus ciblée.