La blockchain, future base légale des contrats de mariage
La blockchain ne se limite plus à la finance. Son potentiel s’étend désormais à des domaines aussi inattendus que l’amour et le droit matrimonial. Grâce à la transparence, l’immutabilité et la programmabilité des smart contracts, il devient possible d’imaginer une toute nouvelle manière de gérer les contrats de mariage. Ces derniers pourraient ainsi passer d’un document juridique figé à un protocole intelligent, mis à jour en temps réel et stocké sur une blockchain.
Ce changement de paradigme repose sur une idée simple mais efficace. L’objectif est de rendre les engagements amoureux et leurs conséquences plus clairs, automatisés et résistants aux manipulations.
Des contrats de mariage programmables
Les contrats de mariage sur la blockchain permettraient de définir, via un smart contract, plusieurs points. Premièrement, la répartition des biens, puis les obligations mutuelles, et pour finir, les droits en cas de séparation. Ces règles seraient encodées à l’avance et s’appliqueraient automatiquement si certaines conditions étaient remplies, comme un divorce.
Imaginons un couple qui décide de se marier. Ils codent ensemble un contrat dans lequel ils stipulent que, si l’un d’eux demande le divorce, 40 % des actifs communs lui reviendront automatiquement, tandis que 60 % resteront à l’autre partenaire. Ainsi, la blockchain se chargerait d’exécuter cette règle sans recours juridique, évitant ainsi de longues procédures coûteuses.
La garde des enfants : vers une gestion plus équitable ?

Même si la gestion parentale reste un sujet sensible, certaines clauses pourraient aussi être intégrées. Par exemple, l’engagement à partager équitablement le temps de garde, ou à prendre en charge certains frais scolaires ou médicaux. Bien sûr, la législation de chaque pays encadre ces décisions, mais la blockchain pourrait garantir une exécution fidèle de ce qui a été convenu à l’avance.
En rendant ces engagements publics (ou semi-publics), on favorise aussi une culture de la responsabilité dans les relations, et une forme d’engagement plus lucide.
Décès, héritage : une exécution automatique des volontés
Autre cas d’usage évident : la transmission des biens en cas de décès. Grâce à la blockchain, un contrat peut prévoir qu’en cas de mort d’un des deux conjoints, l’autre hérite automatiquement d’un pourcentage d’actifs numériques, ou qu’un NFT de propriété soit transféré à un enfant.
Fini les conflits liés à des testaments flous ou aux retards administratifs. Tout est écrit, encodé, exécutable sans erreur. Ce niveau de précision réduit aussi la possibilité de fraudes ou de litiges familiaux.
Une révolution… mais pas sans limites
Même si l’idée peut séduire, elle soulève de nombreuses questions. Le droit matrimonial varie selon les pays, et un contrat blockchain ne peut pas (encore) remplacer un contrat reconnu par un tribunal. De plus, en cas de litige complexe, un juge reste nécessaire.
Mais la direction est claire : à mesure que les régulations évoluent, la blockchain pourrait devenir une infrastructure juridique complémentaire, au service des citoyens.
Les contrats de mariage sur la blockchain ne visent pas à désenchanter les relations humaines. Ils offrent au contraire un outil pour renforcer la confiance, clarifier les engagements et réduire les zones grises dans un moment clé de la vie. Et si, demain, s’unir devant une blockchain devenait aussi courant que signer un contrat à la mairie ?