Le vendredi 18 octobre 2025, la députée démocrate Anna Kelles a présenté le projet de loi A9138 devant l’Assemblée de l’État de New York. En effet, ce texte législatif vise maintenant à imposer une taxe sur l’électricité consommée par les mineurs crypto. Plus précisément, il cible les entreprises utilisant la méthode proof-of-work. De plus, cette initiative constitue le pendant législatif du projet de loi S8518. Ce dernier avait été introduit par la sénatrice Liz Krueger le 1er octobre 2025. Les deux textes partagent une approche identique. Ils cherchent ainsi à faire contribuer financièrement les mineurs aux programmes d’aide énergétique. Ils tentent d’orienter l’industrie vers des sources d’énergie renouvelables.
Une taxation progressive basée sur la consommation énergétique
Le mécanisme fiscal proposé établit un barème progressif envers les grandes installations de minage. Les opérations consommant jusqu’à 2,25 millions de kilowattheures par an sont exemptées de taxe, préservant ainsi les petits acteurs et les particuliers. Au-delà de ce seuil, la taxation devient rapidement contraignante allant jusqu’à 5 cents par kWh au-delà de 20 millions de kWh annuels. Cette structure vise explicitement les installations industrielles qui, selon les législateurs, consomment autant d’électricité que de petites villes entières. Les revenus générés seraient intégralement affectés aux programmes d’accessibilité énergétique de l’État. Dans quel but ? Compenser les hausses de factures d’électricité attribuées à l’activité minière.
Une exemption pour encourager les énergies renouvelables
Le projet de loi prévoit une exemption totale pour les installations fonctionnant exclusivement avec des sources d’énergie renouvelables. À condition qu’elles opèrent hors réseau, sans connexion aux infrastructures de transmission et distribution. Cette disposition révèle la double intention des législateurs. À la fois, générer des revenus fiscaux, et surtout inciter l’industrie minière à adopter des pratiques énergétiques durables alignées sur les objectifs climatiques de l’État. Anna Kelles affirme que les entreprises de minage externalisent actuellement les coûts réels de leurs opérations sur les communautés locales, le climat et les factures d’électricité des familles new-yorkaises. Si le texte est adopté, la taxe entrerait en vigueur le 1er janvier 2027.
Les potentielles conséquences économiques
Cependant, les analystes avertissent des risques potentiels . Cette taxation pourrait rendre le minage connecté au réseau électrique financièrement insoutenable dans l’État. Avec des coûts de production du Bitcoin déjà supérieurs à 70 000 dollars par unité selon certaines estimations, l’ajout d’une taxe pouvant atteindre 5 cents par kWh ferait de New York un territoire prohibitif pour les mineurs. Cette perspective inquiète d’autant plus qu’un accord de 3,7 milliards de dollars vient d’être annoncé entre une société minière de Bitcoin et Google pour développer des data centers dans l’État. Les opposants au projet de loi dénoncent un précédent dangereux où le gouvernement déciderait arbitrairement quels usages de l’électricité sont légitimes. Ils soulignent qu’aucune autre industrie énergivore (data centers, usines, serveurs IA) ne fait face à une taxation sectorielle aussi ciblée.
Les deux versions du projet de loi, A9138 à l’Assemblée et S8518 au Sénat, sont actuellement à l’étude en commission. Leur adoption dépendra largement de la capacité de Liz Krueger à mobiliser un soutien suffisant parmi les démocrates qui contrôlent les deux chambres. Si ces textes deviennent loi, New York deviendrait le premier État américain à imposer une taxation spécifique au minage crypto. Cela pourrait établir un précédent que d’autres États pourraient suivre. Pour les mineurs, le message est clair : adoptez les énergies renouvelables ou quittez l’État.