Bitcoin dans les bilans : une tendance qui s’accélère

Depuis 2020, un mouvement inédit s’observe dans la finance d’entreprise : l’adoption du Bitcoin comme actif de trésorerie. MicroStrategy, pionnière en la matière, a ouvert la voie en accumulant des centaines de milliers de BTC dans son bilan. Aujourd’hui, cette stratégie inspire un nombre croissant d’entreprises, cotées ou non, qui considèrent le Bitcoin comme un actif stratégique à long terme.
L’évolution de cette tendance ne se limite plus aux seules sociétés technologiques américaines. Des entreprises d’Asie, d’Amérique latine et d’Europe explorent désormais cette voie, signe que l’adoption s’internationalise. En 2025, la question n’est plus de savoir si cette pratique est marginale, mais jusqu’où elle peut s’étendre.
Les motivations derrière l’accumulation de Bitcoin
Pourquoi une entreprise placerait-elle une partie de sa trésorerie en Bitcoin ? Plusieurs raisons expliquent ce choix. D’abord, la recherche d’un actif rare et non inflationniste dans un contexte où les devises fiduciaires sont soumises à une perte de pouvoir d’achat. Contrairement au dollar ou à l’euro, l’offre de Bitcoin est plafonnée à 21 millions d’unités, ce qui en fait un actif perçu comme une réserve de valeur à long terme. Ensuite, l’effet d’image joue un rôle important.
Pour certaines entreprises, accumuler du BTC, c’est envoyer un signal fort à leurs investisseurs et à leurs clients : celui d’une vision innovante et tournée vers l’avenir. Enfin, les performances historiques du Bitcoin séduisent. Même avec une forte volatilité, son rendement sur longue période dépasse de loin celui de nombreux actifs traditionnels, incitant les dirigeants à reconsidérer leur stratégie financière.
Les avantages pour les entreprises
Adopter une stratégie de trésorerie en Bitcoin peut offrir plusieurs avantages. Premièrement, la diversification. Les entreprises sortent du cadre classique des obligations et dépôts bancaires pour introduire un actif numérique décorrélé des marchés traditionnels. Deuxièmement, la protection contre l’inflation. En période de création monétaire massive et de taux d’intérêt réels parfois négatifs, le Bitcoin agit comme une couverture. Troisièmement, l’avantage concurrentiel.
Une société qui communique sur son adoption du Bitcoin attire l’attention des médias, des investisseurs et parfois même de nouveaux clients, curieux de son positionnement avant-gardiste. Enfin, certains voient aussi dans cette stratégie une opportunité de renforcer la valeur actionnariale : si le prix du Bitcoin augmente, le bilan s’apprécie mécaniquement, renforçant la capitalisation et la confiance des marchés.
Les risques et les critiques

Toutefois, cette stratégie n’est pas sans critiques ni sans dangers. La volatilité du Bitcoin peut jouer contre l’entreprise, notamment en cas de baisse brutale du marché. Ce risque de valorisation négative sur le bilan peut peser sur la perception des investisseurs et fragiliser la stabilité financière de la société. De plus, la question réglementaire reste sensible.
Les normes comptables n’ont pas encore pleinement intégré les actifs numériques, obligeant les entreprises à enregistrer le Bitcoin comme un actif intangible, ce qui peut limiter la transparence. Enfin, certains analystes soulignent que placer une part significative de la trésorerie dans un actif non productif de revenus (comme les obligations ou les dépôts) peut fragiliser la liquidité disponible pour les besoins opérationnels. En résumé, les bénéfices existent, mais ils viennent avec une part non négligeable de risques.
Vers une adoption massive des Bitcoin Treasuries ?
En 2025, l’idée d’un Bitcoin Treasury est en train de se normaliser. Plusieurs grandes sociétés cotées à Wall Street et ailleurs réfléchissent à cette option, et les premières banques commencent même à proposer des solutions de garde et de conseil pour les entreprises. Si l’adoption progresse, elle pourrait transformer la relation entre finance traditionnelle et actifs numériques.
Certains experts imaginent même un futur où détenir du Bitcoin deviendra une norme comptable, comparable à la détention d’or ou d’autres réserves stratégiques. Cependant, ce scénario dépendra largement de deux facteurs : la stabilité réglementaire et l’évolution du prix du BTC. Si le cadre légal s’assouplit et que le Bitcoin continue de gagner en crédibilité, les entreprises pourraient bien faire de cette stratégie un standard à l’échelle mondiale.
Sources :